top of page

Description succinte du village de Bantancountou Maoundé

Bantancountou.jpg

Bantancountou-Maoundé est un village centre qui dépend administrativement de la Commune de Medina El Hadj, et qui polarise vingt autres villages dans le cadre du découpage administratif de la politique sanitaire au Sénégal.

Ce village sénégalais est situé dans le sud du pays, à 15 km de Kolda, dans la région Naturelle de Casamance.

Bantancountou-Maoundé et la zone qu’il polarise se trouvent coincés entre la ville de Kolda (capitale de la région de même nom) et la frontière du Sénégal et de la Guinée BISSAU. Particulièrement enclavée, la zone ne dispose d’aucune route, il n’y a que des pistes en très mauvais état.

Il s’agit d’un village à population majoritairement peule, c’est à dire de tradition agro-pastorale.

Les revenus du village proviennent en majorité des cultures vivrières; quelques villageois ont un troupeau de vaches comme revenu complémentaire.

L'autre source de revenu c'est la frange de jeunes qui sont essentiellement des enseignants, et qui contribuent via des cotisations. Ainsi que la participation des émigrés, pas nombreux mais importants de par leur contribution. 

Besoins foeto-maternels : de l’importance de la construction d’une maternité

Selon les derniers résultats des enquêtes de l’ANSD (Agence Nationale de la Statistique et la Démographie), le taux de mortalité maternelle dans la région de Kolda s’élève à 459 pour 100 mille naissances vivantes contre une moyenne nationale de 435 décès pour le même nombre de naissances. Ces statistiques sont suffisamment éloquentes pour heurter les consciences.

Cette situation très alarmante est la conséquence directe de la faible couverture sanitaire que connaît la région. En effet, la santé est une compétence transférée aux communes, ce sont ces dernières qui ont en charge de la construction des infrastructures. Malheureusement n’ayant pas assez de moyens budgétaires, la plupart de leurs promesses ne sont jamais suivies de réalisations.

Cependant il reste encore tout à faire pour améliorer la santé de la reproduction. Les populations sont convaincues que seule la construction d’une maternité apportera une avancée, d’où leur décision de prendre le taureau par les cornes en construisant par eux-mêmes leur infrastructure, comme elles l’ont fait avec la Case de santé, en 1981.

Données sanitaires du Poste de santé de Bantancountou Maoundé Année 2017/2018

La nécessité de la construction de la maternité n’est plus à démontrer au vu des données sanitaires de 2017-2018 ci- dessous :

1-  Population générale : 8217
2-  Femmes en âge de procréer : 1886
3-  Naissances attendues : 319
4-  Enfants à vacciner (EV) : 319

5-  Enfants à suivre pour la prise en charge de la malnutrition aigüe (PECMA) : 640
6-  Nombre de Villages couverts (NVC) : 20
7-  État des routes (ET) : mauvais
8-  Moyens de communication pour une bonne référence : le Poste dispose d’une ambulance (offerte par une ONG étrangère) depuis 2023 *
* (Source : registre des enquêtes sanitaires du Poste de santé de Bantancountou- Maoundé)

Historique du projet de construction de la Maternité

Contexte général

La démarche d’auto-construction de la maternité de Bantancountou-Maoundé se base sur une disposition de la loi sur les compétences transférées qui donne le pouvoir aux collectivités locales de gérer leur problème de santé moyennant le respect de certaines dispositions réglementaires. Le Sénégal s’est doté en 1992 d’une loi qui organise le transfert de compétence de certains domaines de souveraineté de l’état aux collectivités locales du pays (Régions, Communes, communes rurales), dont le secteur : Santé, population et action sociale.

C’est en 1981, sous l’impulsion de la jeunesse estudiantine organisée au sein de ASDEB (ASsociation pour le DEveloppement de Bantancountou) et les émigrés du village installés à Bordeaux en France, que le village a construit sa première Case de santé. Après la construction un jeune du village fut désigné et envoyé au district de Kolda pour être formé aux soins de base (aide-soignant) afin de faire fonctionner la case de santé.

Les résultats de l’impact de la Case de santé ne se sont pas fait attendre, en effet, cela a vite contribué à la lutte contre le paludisme, les MST (maladies sexuellement transmissibles), et le suivi des femmes enceintes. L’agent de santé de l’époque aimait à rappeler aux visiteurs que grâce à la case de santé, le dernier cas de mortalité maternelle lié à l’accouchement dans le village remonte en 1987. Alors que les cas sont encore légion dans le département de KOLDA

Les démarches entreprises pour transformer la Case de Santé en Poste de santé

Ce fut un processus inclusif qui a regroupé tous les acteurs bénéficiaires à savoir : l’ ASDEB, les différents Comités de santé qui se sont succédé, les chefs des villages polarisés, les émigrés et les groupements des femmes. Le processus fut lancé dès les années 2010.

Octobre 2021, l’information tant attendue tombe : la Case de santé est érigée en Poste de santé.

Janvier 2022, l’infirmière arrive et prend officiellement service.

Les populations qui étaient déjà en ordre de marche, décident de passer à la vitesse supérieure. Ils se fixent des cotisations individuelles (300 F CFA pour une consultation adulte ( = 0,50 €) et 100 F CFA pour un enfant ( = 0,20 €), et demandent à leur partenaire RTEBEL (Rassemblement des Travailleurs Emigrés de BELgique) de les appuyer à la recherche de partenaires financiers.

bottom of page